dimanche 26 juillet 2009

« Non mais t’imagines, on commence comme ça… et pourquoi pas bientôt avec des animaux ! Des chiens par exemple ? ».

Dernièrement je discutais, avec des collègues, devant la machine à café, du mariage gai. Comme souvent dans ces cas là j’évite soigneusement de m’avancer, et excelle de talent pour orienter le débat sans jamais prendre position, et oui c’est plus pratique. Mais au bout d’un moment, forcément les personnes commençant à franchement se lâcher - ce doit être dans les règles de la conversation - donc tôt ou tard, la controverse survient.

« Non mais t’imagines, on commence comme ça… et pourquoi pas bientôt avec des animaux ! Des chiens par exemple ? ».

Je veux bien rester stoïque, mais faut pas abuser non plus. Ces acolytes là, c’est presque qu’ils ne verraient rien à redire au traitement Iranien de la question, enfin je présume. Mais, avant de continuer plus avant, une question mérite d’être posée : Peut on évoquer le sujet lorsque l’on n’est pas intéressé au premier chef ? D’une autre manière un blond, grand, et aux yeux bleu, peut il prendre position contre le racisme ? C’est compliqué, résolument, mais je vais m’y essayer. D’autant que finalement, l’angle qu’a pris la conversation, s’adresse à tous.

En effet c’est comme si l’acceptation, de ce qui est longtemps resté perçu comme étant au mieux une déviance sexuelle, c’était lentement normalisée, mais par une manière spécifique : la sainte ignorance. Soit PD et tais toi, du genre « les pédés ne me dérangent pas, mais faut pas non plus qu’ils s’embrassent sur les bancs publics ! » (C’est un peu comme les noirs, et le « d’ailleurs, j’ai des amis colorés »). Ou alors à la limite t’as le droit d’être ainsi à la condition que tu m’amuses de stéréotypes éculés. Derrière de grands principes le commun s’adapte mais ne se renie pas.

Là où le sujet devient intéressant, c’est que « la cause gai », si tenté qu’il y en ai une - en tout cas je ne le souhaite pas - se fait plus revendicative, et demande aujourd’hui la possibilité d’avoir des bébés. Et bien oui, ils aiment faire des trucs - que nombre de papas refusent à leurs filles, sauf quand ce sont celles des autres qui le distrait les premiers samedis du mois sur Canal+ - mais ils aimeraient en sus aussi s’occuper de rejeton. Deux papas ou deux mamans, pour s’occuper d’un berceau, certain dirait un chenil, ça interroge son monde en effet, et c’est dur à glisser sous le tapis.

« Et puis s’ils se reproduisent, c’est la vie qu’est menacée ».

Et oui parce qu’alors c’est le fondement même du mariage, et de la société qui se trouve ébranlé. J’ai parfois l’impression, avec force de regrets, que les valeurs qu’on mobilise pour s’opposer à l’union d’un couple homo ne fonctionnent plus du tout, et depuis longtemps. Les chiffres sont là : c’est en effet près 1/3 des mariages qui se soldent par un divorce, on voit aussi le phénomène des mères seules gonfler, et celui des papas aux tâches ménagères se développer, un comble !

Je vous avoue avoir eu quelques nausées pendant cette riche conversation, mais j’ai quand même trouvé des choses stimulantes dans l’argumentaire de cette après midi là. J’entends par là le biais par les valeurs, les débats s'étant en effet cristallisé là-dessus, abandonnant le volet naturaliste (c’est dans les gènes, ce sont des sous hommes ou presque, dieu seul peut les sauver…).


Quand on voit les ravages provoqués par la déstructuration des familles, peut on en effet raisonnablement considérer que deux personnes de même genre parviendront à élever un gamin avec une personnalité équilibrée ?

Personnellement j’en suis intimement persuadé. Et oui, peu importe, je pense, le sexe des parents, l’important est la répartition des rôles dans la cellule familiale ; des tonnes de sociétés fonctionnent de manières différentes de la notre, la place du papa, et réciproquement, pouvant être remplit par un oncle, un ami de la famille, le voisin etc… Tant que tout le monde s'entend bien, je vois pas ce qu'il y a à redire.

La seule chose qui mérite me semble-t-il l’intérêt, c’est plus la dissolution des valeurs. Je ne parle pas de cette entreprise visant à maintenir sous perfusion celle dont on fantasme être les héritiers dépositaires, mais de jalons qui permettent d’orienter ses actions. Jalons, comme je l’évoquais déjà, sont aujourd’hui limités à un hédonisme disproportionné et au culte de l’argent.

Je vous laisse avec ça, sans aucun rapport aucun, mais qui m'a néanmoins donné une furieuse envie de rire!

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