mercredi 15 juillet 2009

Johnny Hallyday en concert pour la fête du 14 juillet, et en mieux qu’au Zénith.

Hier, je n’ai pu me rendre au concert de Johnny Hallyday, donc, et je vous le dis direct, ne comptez pas sur moi pour vous parler de sa prestation de merde.

Mais, en ce grand jour national, j’ai quand même réussi à dormir devant le défilé militaire du matin. N’empêche que rater la Star du Rock’n’Roll, ça m’a franchement attristé. Et ouais.

Parce que moi, quand on me dit que Le Ministère de la Culture investit 1,9 millions d’€ dans un évènement, c’est que c’est forcément pour contribuer au rayonnement de - 14 juillet oblige - la nation française. C’est sûr qu’avec ce genre de dépenses c’est l’exception culturelle qui s’en trouve affirmée, la voix de la France dans « le concert des nations » qui s’en trouve renforcée. Avec cette personnalité peu « clivante » comme disent les spécialistes en marketing, au moins deux choses sont sûres : les Bofs de Navarre ont dû bien rêver hier soir, les autres avoir grand mépris pour ce bas peuple.

Tient ces bofs justement, et si on commençait par tenter de les définir ? Un peu comme les cons, on pourrait dire qu’on est toujours le bof de quelqu’un d’autre, à cette exception près, qu’un bof intellectuel sera qualifié de personne « qui réfléchit trop ». En même temps, trop réfléchir, je prends plutôt ça pour un compliment, donc merci.

Paraît-il que ce public s’est d’ailleurs déplacé en nombre, pas moins d’un million de badauds dans les rues hier, score historique! Après, je suis aussi d’accord avec le fait que tout le monde a le droit de bénéficier d’un programme culturel correspondant à ses « goûts de classe », mais pourquoi financer une daube pareil sur les crédits de l’Etat ? Si Delanoé, veux faire swinguer son monde sous la Tour Effel, il a qu'à payer avec l’argent des parisiens. Sauf qu’en vérité c’est sûrement Sarkozy, illustre représentant de la bofitude, qui a souhaité que son pote aille transpirer et faire du bruit avant le feu d’artifice national. Non mais quels nazes ces deux là. Il faut entendre par-là, pour ceux pour qui ce ne serait pas encore suffisamment clair, que j’ai le plus grand mépris pour eux.

Et en même temps, cet état de fait me chagrine aussi énormément.

En effet, ayant des goûts que foultitude qualifierait de chiant, je me révolte aussi contre les tarifs délirants des opéras; subventionnés eux aussi sur des fonds publics, mais fréquentés - ou en tout cas compris, par cette minorité de personnes qui prennent leurs yachts pour partir en vacance - ou qui s’alimentent bio – ou encore beaucoup plus rare - qui font-les deux en même temps.

Mince alors entre Johnny Hallyday ; et l’élitisme de la culture classique, festival d’Avignon en tête ; on ne pourrait pas trouver une formule où chacun se verrait contenté ? Une sorte de Star Ship Trooper décliné à toutes les sauces ? Je viens sans doute d’en choquer certains mais je trouve que ce film est cultissime, et pour cette raison simple : A l’intérieur, on a à boire et à manger. Entendez par-là des effets spéciaux, et de l’action, mais aussi une critique, somme toute relative, mais bien réelle, de l’engagement militaire et de la rhétorique belliciste qui l’accompagne immanquablement. Le spectre est large, nombreux sont ceux qui peuvent y trouver leur compte, s’amuser et/ou être stimulé. On est donc dans ce cas à milles lieux de Johnny ce nul, commerçant de disque dépourvu de talent.

C’est finalement le projet incroyable de faire société, dans toutes ses composantes, dont je parle ici. L'idée qu'il serait parfois sympa de simplement se retrouver de temps en temps autour de quelque chose de commun, et tant que ce n’est pas dans la haine des autres, je me fous de savoir quoi précisément. Avoir ce genre de pensées, je soutiens que ce n'est pas absurde un lendemain de 14 juillet; date de plus à ne plus avoir aucun sens aujourd’hui, et ce même pour les racistes.

Enfin, je rêve sans doute un peu, et je me contenterai alors de penser à ceux qui n’en ont pas, eux, de nation.

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