Mes amis je constate que nous vous avons bien assez abreuvés, ces derniers temps, d’articles aussi noirs que rageurs, et qu’il est temps de se rafraîchir les pensées, ou pas. on verra. Je vous propose donc aujourd’hui un sujet en phase avec la période, je veux parler du pont du 14 juillet. Youpi !
Etant stagiaire, ne dépendant donc pas du droit de travail, je n’ai droit à aucun jour de congé. Bon, c’est le jeu, mes chiefs m’ont cependant dans un élan de pure bonté ; gracieusement offert le lundi 13, offre qui me permet de me joindre au flot des vacanciers, en tout cas le temps d’un week end prolongé. Et ça c’est bien. Je décide donc d’en profiter, destination région lyonnaise, pour rendre visite aux bailleurs de fond de ma vie étudiante, et ce depuis pas mal de temps, qui sont accessoirement aussi mes géniteurs.
Je me rends donc sur le site le plus visité du pays, pour réserver un train ; site qui dysfonctionne singulièrement et régulièrement bien. Heureux comme tout je me lance donc à la recherche du sésame, un billet !
En même temps, je suis pas débile : période estivale, pont du 14, les ingrédients sont là, il va sûrement falloir aligner les pépettes. Oui sauf que là ça ressemble plus à du vol organisé qu’à l’achat d’un service. Non mais quels escrocs ces mecs en bleu ! Certes les nouveaux costumes sont très chics, le travail du créateur de mode est remarquable, mais je vois pas bien en quoi ça m’aide à me déplacer d’un point A à un point B. Oui, parce que si la SNCF team est bien sapé, elle n’accepte cependant de m’attribuer un siège, pour emmener mon joli popotin à Lyon qu’en échange de 86€, soit plus de la moitié de mon indemnité de stage allé retour. Et ça, c’est avec la carte 12/25. Moyen.
On aurait cependant tort de ne voir là que l’expression de ma râlerie. Non, c’est l’expression de ma déception ; j’appartient en effet à la catégorie des forces conservatrices gauchisantes, et ne peut m’empêcher de déplorer l’introduction des logiques de marché dans la tarification SNCF. Derrière ce que je décrit se trouve une idée simple, pour augmenter la rentabilité d’un train, on ajuste son prix en fonction de la demande, c’est astucieux et vieux comme le monde.
On pourrait alors se dire que le problème là dedans c’est que la SNCF profite d’une situation de monopole, le compte en banque à sec, les alternatives restantes étant soit de rester à la maison, ou de prendre le vélo, ou de faire du stop, ou encore du covoiturage.
Mais je ne pense pas finalement. Dans le fond ce serait trop simple et me semble-t-il se tromper. Cet état de fait favorise finalement la privatisation complète, serpent de mer français. Laissons d’abord agir cette pédagogie de la haine, la concurrence n’ayant pas bonne presse dans nos contrés. Une fois le comportement monopolistique de la sncf affirmé et à l’évidence délestées de toutes ses valeurs fondatrices d’intérêt générale. Le résultat est alors que ne subsiste qu’une entreprise au comportement détestable, usant des pires travers des deux systèmes.
Dans le fond je comprend pas l’absurdité de la privatisation ; enfin mince, nos entreprises nationales, elles fonctionnent plutôt pas si mal, je pense à EDF ou à la Poste. Mais là encore se fait jour les mêmes logiques délirantes déjà décrites, recherche de la rentabilité et monopole. Une farce en effet : la Poste pour permettre d’augmenter ses délais d’acheminement du courrier de 1 à 2 jours, nous a récemment mobilisé l’argument de son coût en CO2 ; elle a bon dos la planète, et l’anecdote symbolise bien le changement de logique : plutôt que d’améliorer le services à ses usagers, devenus entre temps des clients, on réduit les coûts, histoire d’augmenter ses bénéfices.
Enfin je vous laisse, je suis quand même parvenu à être en vacance, et j’ai des choses à faire. Un bon week-end à vous !
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