dimanche 26 juillet 2009

« Non mais t’imagines, on commence comme ça… et pourquoi pas bientôt avec des animaux ! Des chiens par exemple ? ».

Dernièrement je discutais, avec des collègues, devant la machine à café, du mariage gai. Comme souvent dans ces cas là j’évite soigneusement de m’avancer, et excelle de talent pour orienter le débat sans jamais prendre position, et oui c’est plus pratique. Mais au bout d’un moment, forcément les personnes commençant à franchement se lâcher - ce doit être dans les règles de la conversation - donc tôt ou tard, la controverse survient.

« Non mais t’imagines, on commence comme ça… et pourquoi pas bientôt avec des animaux ! Des chiens par exemple ? ».

Je veux bien rester stoïque, mais faut pas abuser non plus. Ces acolytes là, c’est presque qu’ils ne verraient rien à redire au traitement Iranien de la question, enfin je présume. Mais, avant de continuer plus avant, une question mérite d’être posée : Peut on évoquer le sujet lorsque l’on n’est pas intéressé au premier chef ? D’une autre manière un blond, grand, et aux yeux bleu, peut il prendre position contre le racisme ? C’est compliqué, résolument, mais je vais m’y essayer. D’autant que finalement, l’angle qu’a pris la conversation, s’adresse à tous.

En effet c’est comme si l’acceptation, de ce qui est longtemps resté perçu comme étant au mieux une déviance sexuelle, c’était lentement normalisée, mais par une manière spécifique : la sainte ignorance. Soit PD et tais toi, du genre « les pédés ne me dérangent pas, mais faut pas non plus qu’ils s’embrassent sur les bancs publics ! » (C’est un peu comme les noirs, et le « d’ailleurs, j’ai des amis colorés »). Ou alors à la limite t’as le droit d’être ainsi à la condition que tu m’amuses de stéréotypes éculés. Derrière de grands principes le commun s’adapte mais ne se renie pas.

Là où le sujet devient intéressant, c’est que « la cause gai », si tenté qu’il y en ai une - en tout cas je ne le souhaite pas - se fait plus revendicative, et demande aujourd’hui la possibilité d’avoir des bébés. Et bien oui, ils aiment faire des trucs - que nombre de papas refusent à leurs filles, sauf quand ce sont celles des autres qui le distrait les premiers samedis du mois sur Canal+ - mais ils aimeraient en sus aussi s’occuper de rejeton. Deux papas ou deux mamans, pour s’occuper d’un berceau, certain dirait un chenil, ça interroge son monde en effet, et c’est dur à glisser sous le tapis.

« Et puis s’ils se reproduisent, c’est la vie qu’est menacée ».

Et oui parce qu’alors c’est le fondement même du mariage, et de la société qui se trouve ébranlé. J’ai parfois l’impression, avec force de regrets, que les valeurs qu’on mobilise pour s’opposer à l’union d’un couple homo ne fonctionnent plus du tout, et depuis longtemps. Les chiffres sont là : c’est en effet près 1/3 des mariages qui se soldent par un divorce, on voit aussi le phénomène des mères seules gonfler, et celui des papas aux tâches ménagères se développer, un comble !

Je vous avoue avoir eu quelques nausées pendant cette riche conversation, mais j’ai quand même trouvé des choses stimulantes dans l’argumentaire de cette après midi là. J’entends par là le biais par les valeurs, les débats s'étant en effet cristallisé là-dessus, abandonnant le volet naturaliste (c’est dans les gènes, ce sont des sous hommes ou presque, dieu seul peut les sauver…).


Quand on voit les ravages provoqués par la déstructuration des familles, peut on en effet raisonnablement considérer que deux personnes de même genre parviendront à élever un gamin avec une personnalité équilibrée ?

Personnellement j’en suis intimement persuadé. Et oui, peu importe, je pense, le sexe des parents, l’important est la répartition des rôles dans la cellule familiale ; des tonnes de sociétés fonctionnent de manières différentes de la notre, la place du papa, et réciproquement, pouvant être remplit par un oncle, un ami de la famille, le voisin etc… Tant que tout le monde s'entend bien, je vois pas ce qu'il y a à redire.

La seule chose qui mérite me semble-t-il l’intérêt, c’est plus la dissolution des valeurs. Je ne parle pas de cette entreprise visant à maintenir sous perfusion celle dont on fantasme être les héritiers dépositaires, mais de jalons qui permettent d’orienter ses actions. Jalons, comme je l’évoquais déjà, sont aujourd’hui limités à un hédonisme disproportionné et au culte de l’argent.

Je vous laisse avec ça, sans aucun rapport aucun, mais qui m'a néanmoins donné une furieuse envie de rire!

jeudi 23 juillet 2009

Les goûts et les couleurs

Voila qui n'est pas très original (quoique par rapport aux articles présents sur ce site..) mais aujour'hui, votre "serviteur" vous propose.. une petite revue musicale! Un seul impératif : savoir se servrir un minimum , mais vraiment un minimum, de deezer. Allons y:

Jedi Mind Tricks - Violent by design

Très bon album hip hop, beat envoûtant, phrasé rapide et souvent énervé. Les mélodies proche du mystique parfois compensent les envolées lyriques de nos compères, qui peuvent -parfois- rendre nerveux. A écouter de préférence avec des grosses basses. Mention spéciale pour "Muerte" , "Deer Hunter" et "Heavenly Divine"

http://www-v3.deezer.com/fr/#music/jedi-mind-tricks/violent-by-design-199701

Kap Bambino - Blacklist

Découvert au hasard d'une lecture des inrockuptibles (personne n'est parfait hein), cet album de deux bordelais dans la mouvance post - punk - electro - je ne sais quoi d'autre nous distillent une musique à la croisée d'un punk bien rauque (voir la voix de mademoiselle) et d'un voyage dans les entrailles des machines éléctroniques - à grands renforts de "chimie" j'imagine. Dans le même genre, l'incontournable : Crystal castle (qui eux revendiquent la chimie dans le nom de leur groupe, fortiche)

http://www-v3.deezer.com/fr/#music/kap-bambino/blacklist-311194

22 - 20's -- 22 - 20's

Un peu de rock énervé, très ressemblant aux von bondies. Du bon vieux rock blues de Detroit donc, qui tourne cependant très souvent à la sauce garage. A s'écouter le matin avec un bon café - clope pour rêver à une journée très rock (qui s'avérera en fait très chiante.. mais là n'est pas la question).

http://www-v3.deezer.com/fr/#music/22-20s/22-20s-302238

ainsi que le très bon "lack of communication" des von bondies sus cités

http://www-v3.deezer.com/fr/#music/the-von-bondies/lack-of-communication-127035


C'est tout pour aujourd'hui ! Amochez vous bien les oreilles avec ces "découvertes" musicales (je précise bien, vu la date de sortie déjà lointaine de ces albums)

Gog'

mardi 21 juillet 2009

Réclusion mentale








Salut à toi demoiselle ou mâle fan ou non de hip-hop. La galanterie est un art de vivre, c’est pourquoi je laisse toujours passer les dames d’abord. La femme ne porte pas la burka dans ma philosophie, elle pense et respire librement, elle sort à sa guise, elle a le droit de me refuser un rapport sensuel. Le rap moderne relève-t-il de cette même philosophie, égalitariste, altruiste, voire philanthropique ? En d’autres mots, le rap moderne est-il moderne, au sens humain – et occidental - du terme ?

Du haut de mes 23 printemps, et faute d’une culture générale suffisante, je ne compte ni faire de rétro-encyclo de cet art urbain et prolétaire, devenu planche à billets de l’industrie du disc par un mouvement de démocratisation à rebrousse-poil, Wikipédia est la pour ça. Ni porter de jugement objectif, encore moins scientifique et exhaustif. A chacun sa vérité. Je m’exprime donc en simple amateur, régulièrement interloqué, rarement impressionné, par ce qu’il entend.

C’est qu’il est très difficile d’apprécier la qualité du rap, car, pour faire simple, il se compose de deux ingrédients simples, mais confus. Un bon rap, c’est basiquement une douce mélodie rehaussée d’une grosse Bass à l’ancienne - un bon « Bit » -, combinée à des textes ni haineux ni narcissiques et bien posés - un bon « Flow ». Si l’aspect sonore est souvent correct, la partie texte est malheureusement trop souvent bâclée – c’est d’ailleurs pourquoi, compte tenu d’un piètre niveau d’anglais, j’adore le rap us. Par exemple, le slam est à la mode et le contenu littéraire y est effectivement plus consistant –loin d’être indigeste pour autan – que le hardcore, mais qu’est ce que c’est mou ! A l’inverse, le hardcore est sans doute plus boostant musicalement parlant, mais qu’est qu’ils débitent comme absurdités !

Slam, hardcore, conscient rap, jazz hip-hop, bling bling etc., les sous-genres multiples - et variables - ne font qu’embrouillarder davantage la perception du music addicted. A la manière des USA, berceau du genre, qui opposent East Coast et West Coast, on pourrait dissocier Nord et Sud, Paris et Marseille, Blacks contre Arabes en l’occurrence. Si c’est pour assister à des battles Gueko Vs Soprano ou pire encore La fouine Vs Beretta, je donne ma langue au chat, je ne tiendrai pas un round.

Parlons-en de Beretta tiens ! Rien que son blaze ne colle pas avec l’idée que je me fais de l’art. L’art c’est la vie, pas la mort. Qui plus est, cher Arme à feux italienne, si tu me lis, sache que si tu t’étais appelé « Machette » ou « Sabre », j’eus compris, en dépit d’une phonétique moins bandante comme d’une symbolique moins rassurante. Mais là, Beretta, pardon pour les clichés, mais ça sonne plus Eglise Catholique que Mosquée ! Enfin, pour mettre à mal certaines idées reçues largement véhiculées par les médias et les rappeurs eux-mêmes, il n’y a empiriquement que très peu de vrais calibres (du type Kalachnikov, Famas voire grenades ou encore lances roquettes), dans ce qu’on nomme couramment les « cités » - à des lieux de ladite grecque soi dit en passant. Surtout des grenailles et des armes blanches. Bande de « hagras », vous faites quand même petits bras à côté de la Camorra !

Simplifions nous la vie par une nomenclature maison ternaire, non condescendante et caricaturale.

Ainsi, Seth Gueko, Booba, La Fouine et Bougnoule Smala pour citer de belles raclures à la lyonnaise – spécial dédicace to Tassin Ménival - etc. forment la catégorie des « inconscients illettrés écervelés » Cette liste aurait pu accaparer trop de place si j’avais forcé un peu. No comment, même s’ils font bien marrer ces clowns à moitié forains.

Rhoff, Sefyu, Brasco, Psy 4 de la rime et Sniper pour faire taf-taf, ce serait les « platoniques insipides», c’est déjà mieux.

Enfin, Akhenaton et Kery James, faute de mieux, forment la catégorie des « anciens », ceux que t’as envie de demander sur ton Facebook, ceux qui te mettent vraiment la trik – 69 en force ! pfffff ! - des cabochards qui en ont dans la caboche, pour reprendre un terme « néochromien » - ne m’en voulez pas si j’invente des mots, le sujet s’y prête.

J’en viens à ma vision du rappeur, qui revêt théoriquement plus l’habit d’anthropologue observateur, méthodologie et recul en moins, que le costume jaune du bagnard, fraîchement libéré, la haine dans les veines, non pas ruisselante mais coulant à flots, comme le Ric’ dans nos soirées.

« On s’exprime, excuse nous si chez nous le texte prime ». Cet extrait de la Scred Connexion – de Besbar non pas barbare - révèle un malaise profond au sein même du milieu - comprenons ici le petit monde du rap, non pas la pègre, n’en déplaise à Don Corléone ! Comme pour les autres styles de musique ou la littérature, la valeur purement artistique d’une œuvre peut-elle s’apprécier au succès commercial – entendons ici abrutissement général des masses, visiblement aux goûts de chiottes pour ne pas se taper la tête contre les murs à l’ouïe de certaines mix tapes.

En bons citoyens, bien formatés par les institutions éducatives entre autres, auxquelles je ne reconnais comme seul mérite que de développer un esprit critique pointu et non connivent, le tout sur fond d’esprit de contradiction ne l’oublions pas, nous sommes en droit de nous interroger sur ce que peut ou doit dire un rappeur. Quels thèmes peut-il aborder ? Tous les problèmes sociaux. Exclusion et misère, frustration et hargne qui en découlent, nourrissant une soif intarissable d’oseille - je ne parle évidemment pas du fruit ! - et de reconnaissance. De n’importe quelle manière ? Le nœud du problème est bien là ? Par exemple, Sniper n’aurait-il pas pu dire « la France est vache » en lieu et place de « la France est une garce » ? Cela éviterait le tollé de parlementaires ayant d’autres chattes à fouetter, et par là même toute forme de censure ne faisant que stigmatiser une populace portant déjà les stigmates de la ghettoïsation.

La problématique du verbe choisi, de l’expression employée, par conséquent du signe véhiculé, renvoie à la question de l’essence même du hip-hop. Empreint et relais d’une culture banlieusarde un soupçon violente et indigène – mais pas que - le rappeur ne peut-il user et abuser que d’argot mixé à de l’arabe ou du verlan, de banals jurons accompagnées de propos racistes envers les hôtes colonisateurs et l’intelligentsia? Je ne le pense pas. Car si le rappeur se foule le poignet pour noircir son calepin, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne se foule que rarement le cerveau, souvent déjà bien amoché par les quantités astronomiques de haschich consommées, sois disant sources d’inspiration. Il est vrai que le cannabis n’est pas réputé pour féconder les neurones, il les avorte avant qu’ils ne se régénèrent. Le tout conjugué à une ignorance déconcertante de la langue française - faute de capital culturel pour citer un célèbre Pierre - ainsi qu’à un mode de vie quelque peu primitif où le plus bête et méchant a tendance à l’emporter, cela explique en partie la rareté des textes dépassant les 100 mots de vocabulaire, articles, pronoms personnels, et conjonctions de subordination compris.

Si le MC ne peut se permettre de disséminer la haine et la bêtise mentale, c’est que son statut lui procure d’office un respect qu’il n’est par conséquent contraint de conquérir sur le même terrain, avec le même vocabulaire et les mêmes mimiques. Son rôle d’éducateur, il l’a souvent délaissé dans sa cave, abandonné à une épaisse et opaque couche de poussière puante de sperme. N’est ce pas Seth ? Attaque à coup de patates, je riposterai à l’encre de Chine sans rechigner. Kery le repenti dénature-t-il son art en censurant volontairement certaines palabres type « nique ta mère », les remplaçant par des formules plus audibles ; en troquant les traditionnels angles d’approche d’une pauvreté innée et subie par les innombrables exemples de réussite oubliés ; en omettant non sans hasard de vilipender l’une des plus belles république au monde ? Ne lui rend-t-il pas plutôt ses lettres de noblesse ?

J’aurai du arpenter des chemins moins grisants, par une critique positive du bon rap, mais j’eus été hors-blog à défaut d’être HS.

Certes, "la critique est facile, l’art est difficile". Mais à quand le véritable « retour du rap français », si l’on peut parler d’un retour ?

dimanche 19 juillet 2009

Mon avenir, entre kebabs bios et Claude Levi Strauss.











Bon les votes sont terminés, et le résultat du sondage est comme vous pouvez le constater, sans appel ; vous êtes une majorité à penser que je ne ferai pas de choix responsable, mais vais bien plutôt m’investir avec ardeur dans une période de glandage, si tenter que ça n’est jamais été autrement. J’ai donc tout naturellement souhaité vous faire un retour, je vais en supplément vous en délivrer un petit commentaire ; commençons par une petite définition :

« L'adolescence est une phase de la vie humaine de transition entre l’enfance et l’âge adulte. L'adolescence est une période longue dans les sociétés où l'acquisition d'autonomie est tardive : une scolarité longue retardant l'entrée dans la vie active ».

Donc selon l’encyclopédie wikipédia, équivalent de la bibliothèque pour tous bons étudiants de premières années, forcément fumistes s’il se respecte ; devenir un adulte imposerai de se lancer dans la vie active, c'est-à-dire de chercher un job, de penser à faire quelques choses d’utiles de son PEL, entre autre. Ok j’ai plus d’argent dessus depuis une plombe, mais ça n’élude pas la question qui va nous occuper au cours de ces lignes ; à partir de quand devient-on un adulte ?

Et bien j’ai envie de dire, quand on veut. J’ai croisé des gamins, dont on croirait que la vie s’acharnent contre eux, qui étaient bien plus matures que quantité de gogoles prétentieux, fan de joujou High Tech et de berlines de luxe.

Parce ce que être adulte c’est d’abord se confronter à l’adversité. Dans ce cas là, je l'avoue, je ne devrai pas en mener large avec mon ambition de m’engager comme serveur dans un bar, puis le reste du temps comme buveur de bière et autres substances anisées. Sauf que pour moi l’école c’est vraiment fini, et j’ai envie de vivre, pas de travailler; enfin pas tout de suite.

Et oui. Je me vois plutôt faire un bon break, et pourquoi pas, respirer un peu l’air grisant d’autres continents. Franchement en l’état actuel, mon environnement m’ennuie. Certes une célèbre vidéo internet conseillait de s’enticher d’une bonne brune et d’une non moins aussi bonne mousse, plutôt que de râler, et d’ainsi faire le deuil d’aspirations plus absolues.

Et ça, ça me fait penser à un papier que je lisais dans Le Monde décrivant une jeunesse allemande tous entière travaillée par un hédonisme franchement dans l’air du temps : « l’engagement politique est bien rare, on parle peu de politique, car tout le monde est d’accord sur tout, Obama est quelqu’un de bien, Berlusconi un problème et la chancelière Angela fait du bon boulot ». Le constat est classique mais toujours aussi désolant, en tout cas pour moi.

En effet, si je rejoins l’objectif bourgeois de me réaliser individuellement, je ne suis pas prêt à me satisfaire des seules préoccupations qui restent, c'est-à-dire les engagements en faveur de la vertitudes, ou de faire de l’argent.

Entre manger des kebabs bios et amasser du pécule, j’ai fait mon choix, ce sera les vacances et les voyages. Je vous laisse donc payer l’addition au grec qui a voté Europe Ecologie, moi, j’ai des visas à faire. Car comme disait, un peu près, un grand anthropologue français, partir en voyage ce n’est pas tant aller à la découverte des autres, que de partir à la recherche de soi même ; et quelle confrontation ça promet !

samedi 18 juillet 2009

Arrogance

Vingt Heures et quelques minutes. Ce poison jaune comme la pisse traîne dans mon sang depuis quelques heures déjà. Tout seul, rien à faire, si ce n’est remuer les démons déjà bien usités. Envie de violence ce soir. Laquelle, je n’en ai foutrement aucune idée. Envie de casser quelque chose, de jeter un truc, de me libérer de ces pulsions malsaines. J’arpente la rue comme un chien enragé, la langue pendue, sans but, les yeux hagards et le teint livide. Autour de moi, les lumières se mélangent, des ombres s’agitent, triste tableau d’une mauvaise nuit où j’aurais toujours à cœur de me demander si c’est moi ou la petite populace trop convenue qui déconne. Comme une envie de cracher sur deux ou trois connards, de pisser sur l’establishment de ma ville, de ma nation. Personne pour dénoncer ce qui paraît pourtant intolérable. Idée bien trop haute de ce que devrait être un endroit convivial, juste et sûrement pas surfait à ce point là. La nuit, comme la synthèse de tout ce que l’on a de moins avouable. Schizophrénie organisée et assumée. La ville déraille, s’électrise, vomit ses sales tripes ; dégorge le gras qu’elle a ingurgité en trop grande quantité. Tant d’âmes et si peu de rencontres honnêtes, l’alcool comme ciment éphémère d’individualistes en quête d’une reconnaissance de leurs petites personnes.

Je marche, toujours, le pas n’est plus assuré. Mon corps ne suit plus mes pensées, à moins que ce soit l’inverse. Je cours à ma perte, je me convaincs que c’est encore moi qui ai raison. Que les connards qui s’agitent à côté de moi n’ont pas compris l’essence de la vie ; être juste, ne jamais tricher. J’en ai mal à la tête, ce n’est pas moi, ce n’est pas l’alcool, c’est la ville. Trop facile de tout lui recracher en pleine face ; à celle a qui l’on a rêvée comme autrefois à la tour de Babel. Comme l’histoire nous l’a appris et se répète, il serait bien trop orgueilleux de croire qu’ici bas on parle tous la même langue.


Il est trop tard, ça ne sert à rien de s’en soucier toute la nuit. Nul n’est prophète en son pays. Je ne suis de toute façon pas assez humble pour être sage. Je rentre chez moi tant bien que mal, écorché une fois n’est pas coutume par le cynisme citadin. J’irais encore ce soir cracher mon sale alcool et mes idées d’un autre âge dans mon sommeil ; peut être mon inconscient me permettra t – il d’y croire, dans sa relative bonté, l’espace d’une nuit.


Gog'

vendredi 17 juillet 2009

Erections mentales (1)


Ou le plaisir simple qui prend par surprise. Je ne veux pas parler des "plaisirs minuscules" de Philippe Delerm (dont le plus minuscule des plaisirs est d'avoir eu un fils, Vincent!), même si la première gorgée de bière procure toujours un surprenant et agréable effet; les plaisirs de P. Delerm (écosser des petits pois et aller chercher le pain) sont: soit passés de mode, soit on est trop jeunes pour comprendre. Petit plaisir pour petit article.
Une érection mentale donc (qui peut très bien coincider avec une érection "tout court", si je peux me permettre la formule), c'est ça par exemple:
Le réveil sonne à 6h45, 10 min de rab'. Il sonne à 6h55, 7 min de rab'. Tu fais de la résistance contre le temps qui coule, fatale, inflexible, intolérant même, pendant une demi heure, dans un sommeil foireux, où tu rêves à moitié de la journée pourrie qui t'attend, jusqu'à ce que le dernier réveil (7h15) t'oblige à désactiver l'alarme de ton téléphone. Et sur le téléphone, écrit: "Dimanche". Là tu lui mets dans le cul bien profond, au temps, avec ton érection matinale qui reprend du coup un peu de vigueur. Grasse mat'-branlette, c'est mieux que métro-boulot, le dimanche.

Pierrax

jeudi 16 juillet 2009

De l'art de râler

Cher lecteur, prépare toi à subir cet article sans but et hautement introspectif à la manière d'une bonne branlette intelectuelle. Le ton est donné . Il se trouve que depuis quelques jours, je n'écris plus rien sur ce blog dont le projet - pour autant qu'il y'en ait un, clair- me plaît pourtant. Pourquoi je n'écris rien, donc. Eh bien, au vu de ce qui se passe dans ma vie, j'aurais un peu honte d'en faire des dizaines de lignes : raconter la dernière cuite au ricard ? La rédaction d'un mémoire par 30°c? La perspective d'un été les poches vides et les bourses pleines (aha) ? Hum. Effectivement, nous nous sommes sûrement déjà épanchés sur ces sujets dans les quelques articles précédents.
Etant donc davantage en prise avec mon avenir plutôt qu'avec mes pensées les plus profondes, j'ai malgré tout remarqué que facebook - puisque il s'agit dans cet article de parler de sa vie- était , si on ne le savait pas encore, un étalage de sa carrure sociale : études, amis, centres d'intérêt, photos de vacances à St Trop ou même vacances toute l'année (la vie sauce disney en somme). Bien sûr, les "meilleurs" d'entre nous ont sû faire montre d'une certaine pudeur, ou du moins prendre un certain recul par rapport à leurs convictions politiques, religieuses, pour finalement exploiter l'aspect le plus intéressant du phénomène : le F.U.N. D'autres non : Vas y que je t'affiche HEC Paris en gros, avec les beaux stages effectués dans des banques à Londres et à Francfurt, plus une révélation : cet homme ne quitte jamais son constume trois pièces, même l'été, même en vacances. Un autre contact affiche fièrement milles amis au compteur, nous fait part de son engagement catholique et relate ses expériences en Inde pour le moins teintées d'un soupçon de colonialisme acerbe( "Les enfants mendiant dans la rue étaient sales - ils me faisaient pitié" ou "Acheter un appartement à Bombay"). Enfin, d'autres ne le font pas vraiment exprès : à en croire leurs photos, leur vie est un conte de fées permanent : Malte, Paris, Londres, Congo, Ski, etc. dans la même année. C'est le jeu, comme on se plaît à si bien le dire.
Je me dis parfois que je ne risque pas de travailler 60h par semaine ni de jouer au golf le week end en concluant des contrats, et vu mon potentiel trou de balle à ce jour suffisament exploité, c'est peut être pas plus mal.

Gog'

mercredi 15 juillet 2009

Johnny Hallyday en concert pour la fête du 14 juillet, et en mieux qu’au Zénith.

Hier, je n’ai pu me rendre au concert de Johnny Hallyday, donc, et je vous le dis direct, ne comptez pas sur moi pour vous parler de sa prestation de merde.

Mais, en ce grand jour national, j’ai quand même réussi à dormir devant le défilé militaire du matin. N’empêche que rater la Star du Rock’n’Roll, ça m’a franchement attristé. Et ouais.

Parce que moi, quand on me dit que Le Ministère de la Culture investit 1,9 millions d’€ dans un évènement, c’est que c’est forcément pour contribuer au rayonnement de - 14 juillet oblige - la nation française. C’est sûr qu’avec ce genre de dépenses c’est l’exception culturelle qui s’en trouve affirmée, la voix de la France dans « le concert des nations » qui s’en trouve renforcée. Avec cette personnalité peu « clivante » comme disent les spécialistes en marketing, au moins deux choses sont sûres : les Bofs de Navarre ont dû bien rêver hier soir, les autres avoir grand mépris pour ce bas peuple.

Tient ces bofs justement, et si on commençait par tenter de les définir ? Un peu comme les cons, on pourrait dire qu’on est toujours le bof de quelqu’un d’autre, à cette exception près, qu’un bof intellectuel sera qualifié de personne « qui réfléchit trop ». En même temps, trop réfléchir, je prends plutôt ça pour un compliment, donc merci.

Paraît-il que ce public s’est d’ailleurs déplacé en nombre, pas moins d’un million de badauds dans les rues hier, score historique! Après, je suis aussi d’accord avec le fait que tout le monde a le droit de bénéficier d’un programme culturel correspondant à ses « goûts de classe », mais pourquoi financer une daube pareil sur les crédits de l’Etat ? Si Delanoé, veux faire swinguer son monde sous la Tour Effel, il a qu'à payer avec l’argent des parisiens. Sauf qu’en vérité c’est sûrement Sarkozy, illustre représentant de la bofitude, qui a souhaité que son pote aille transpirer et faire du bruit avant le feu d’artifice national. Non mais quels nazes ces deux là. Il faut entendre par-là, pour ceux pour qui ce ne serait pas encore suffisamment clair, que j’ai le plus grand mépris pour eux.

Et en même temps, cet état de fait me chagrine aussi énormément.

En effet, ayant des goûts que foultitude qualifierait de chiant, je me révolte aussi contre les tarifs délirants des opéras; subventionnés eux aussi sur des fonds publics, mais fréquentés - ou en tout cas compris, par cette minorité de personnes qui prennent leurs yachts pour partir en vacance - ou qui s’alimentent bio – ou encore beaucoup plus rare - qui font-les deux en même temps.

Mince alors entre Johnny Hallyday ; et l’élitisme de la culture classique, festival d’Avignon en tête ; on ne pourrait pas trouver une formule où chacun se verrait contenté ? Une sorte de Star Ship Trooper décliné à toutes les sauces ? Je viens sans doute d’en choquer certains mais je trouve que ce film est cultissime, et pour cette raison simple : A l’intérieur, on a à boire et à manger. Entendez par-là des effets spéciaux, et de l’action, mais aussi une critique, somme toute relative, mais bien réelle, de l’engagement militaire et de la rhétorique belliciste qui l’accompagne immanquablement. Le spectre est large, nombreux sont ceux qui peuvent y trouver leur compte, s’amuser et/ou être stimulé. On est donc dans ce cas à milles lieux de Johnny ce nul, commerçant de disque dépourvu de talent.

C’est finalement le projet incroyable de faire société, dans toutes ses composantes, dont je parle ici. L'idée qu'il serait parfois sympa de simplement se retrouver de temps en temps autour de quelque chose de commun, et tant que ce n’est pas dans la haine des autres, je me fous de savoir quoi précisément. Avoir ce genre de pensées, je soutiens que ce n'est pas absurde un lendemain de 14 juillet; date de plus à ne plus avoir aucun sens aujourd’hui, et ce même pour les racistes.

Enfin, je rêve sans doute un peu, et je me contenterai alors de penser à ceux qui n’en ont pas, eux, de nation.

samedi 11 juillet 2009

La sncf et mon week-end.

Mes amis je constate que nous vous avons bien assez abreuvés, ces derniers temps, d’articles aussi noirs que rageurs, et qu’il est temps de se rafraîchir les pensées, ou pas. on verra. Je vous propose donc aujourd’hui un sujet en phase avec la période, je veux parler du pont du 14 juillet. Youpi !

Etant stagiaire, ne dépendant donc pas du droit de travail, je n’ai droit à aucun jour de congé. Bon, c’est le jeu, mes chiefs m’ont cependant dans un élan de pure bonté ; gracieusement offert le lundi 13, offre qui me permet de me joindre au flot des vacanciers, en tout cas le temps d’un week end prolongé. Et ça c’est bien. Je décide donc d’en profiter, destination région lyonnaise, pour rendre visite aux bailleurs de fond de ma vie étudiante, et ce depuis pas mal de temps, qui sont accessoirement aussi mes géniteurs.

Je me rends donc sur le site le plus visité du pays, pour réserver un train ; site qui dysfonctionne singulièrement et régulièrement bien. Heureux comme tout je me lance donc à la recherche du sésame, un billet !

En même temps, je suis pas débile : période estivale, pont du 14, les ingrédients sont là, il va sûrement falloir aligner les pépettes. Oui sauf que là ça ressemble plus à du vol organisé qu’à l’achat d’un service. Non mais quels escrocs ces mecs en bleu ! Certes les nouveaux costumes sont très chics, le travail du créateur de mode est remarquable, mais je vois pas bien en quoi ça m’aide à me déplacer d’un point A à un point B. Oui, parce que si la SNCF team est bien sapé, elle n’accepte cependant de m’attribuer un siège, pour emmener mon joli popotin à Lyon qu’en échange de 86€, soit plus de la moitié de mon indemnité de stage allé retour. Et ça, c’est avec la carte 12/25. Moyen.

On aurait cependant tort de ne voir là que l’expression de ma râlerie. Non, c’est l’expression de ma déception ; j’appartient en effet à la catégorie des forces conservatrices gauchisantes, et ne peut m’empêcher de déplorer l’introduction des logiques de marché dans la tarification SNCF. Derrière ce que je décrit se trouve une idée simple, pour augmenter la rentabilité d’un train, on ajuste son prix en fonction de la demande, c’est astucieux et vieux comme le monde.

On pourrait alors se dire que le problème là dedans c’est que la SNCF profite d’une situation de monopole, le compte en banque à sec, les alternatives restantes étant soit de rester à la maison, ou de prendre le vélo, ou de faire du stop, ou encore du covoiturage.

Mais je ne pense pas finalement. Dans le fond ce serait trop simple et me semble-t-il se tromper. Cet état de fait favorise finalement la privatisation complète, serpent de mer français. Laissons d’abord agir cette pédagogie de la haine, la concurrence n’ayant pas bonne presse dans nos contrés. Une fois le comportement monopolistique de la sncf affirmé et à l’évidence délestées de toutes ses valeurs fondatrices d’intérêt générale. Le résultat est alors que ne subsiste qu’une entreprise au comportement détestable, usant des pires travers des deux systèmes.

Dans le fond je comprend pas l’absurdité de la privatisation ; enfin mince, nos entreprises nationales, elles fonctionnent plutôt pas si mal, je pense à EDF ou à la Poste. Mais là encore se fait jour les mêmes logiques délirantes déjà décrites, recherche de la rentabilité et monopole. Une farce en effet : la Poste pour permettre d’augmenter ses délais d’acheminement du courrier de 1 à 2 jours, nous a récemment mobilisé l’argument de son coût en CO2 ; elle a bon dos la planète, et l’anecdote symbolise bien le changement de logique : plutôt que d’améliorer le services à ses usagers, devenus entre temps des clients, on réduit les coûts, histoire d’augmenter ses bénéfices.

Enfin je vous laisse, je suis quand même parvenu à être en vacance, et j’ai des choses à faire. Un bon week-end à vous !

mardi 7 juillet 2009

B.O.R.D.E.R.L.I.N.E
















Soit : ligne de démarcation, ou border : frontière en anglais. Mais aussi, à l'heure du franglais, une expression que nous aimons bien sur ce site. A savoir : être borderline, c'est être en quelque sorte un peu limite, choquant, ou exagéré dans certaines actions ou pensée. Ou bien, pour reprendre l'idée de frontière, avoir un pied de chaque côté, être en quelque sorte en transgression. Je ne penses pas me tromper en affirmant que toutes les personnes constituant notre petite équipe ont déjà été "borderline", ou du moins pour certains possèdent un capital borderline correct, pour reprendre à ma guise les théories de ce cher Pierre Bourdieu, canonisé depuis tout ce temps . Aussi anodin qu'il puisse paraître, ce mot constitue en fait un indicateur tout à fait indispensable dans le jugement de nous mêmes et des autres. Par exemple, boire à outrance c'est à peu près normal, quoique. Mais, boire à outrance et se battre ou casser du "mobilier urbain", c'est borderline. Finalement cette notion dépendra de l'appréciation et de la tolérance de chacun, un peu comme les frontières : voire à cet égard la corée du nord, qui elle est borderline dans tous les sens du terme.
Autre exemple : un type prends un flingue et, comme une envie de pisser, se fait un petit "stand de tir" grandeur nature, dans la rue. Ok, il est borderline. Mais la borderlinie, outre certains cas ,peut aussi faire rire : il n'y a pas plus tard que quelques jours, je me rends en bus dans un lieu inconnu. Un type me demande une clope, je lui demande mon chemin (échange de bons procédés) : "Alors , tu longes le mur, et si tu arrives au bout et qu'une chinoise à poil te propose un verre de saké, alors là tu las baises et c'est jackpot mon petit". Bien ! Ce type est il borderline ou a t - il beaucoup d'humour ? Quoi qu'il en soit, n'ignorons pas le potentiel de chacun en la matière : faire un tour dans le centre des affaires de Londres se révèle être un très joli parcours touristique dans ce monde fleuri. Costard impeccable le matin, coke à midi, pintes le soir et éventuellement (voir santé économique cru 2009) défenestration ou balle dans le crâne.
Bref , il faut croire que dans les méandres de nos esprits -un peu de psychologie de comptoir pour se faire plaisir- nous sommes tous un peu des... clandestins.

Gog'

lundi 6 juillet 2009

Torchons et serviettes

Eu égard à la grande majorité des papiers sur ce site, vous aurez certainement remarqué que les « filles » tiennent une place prépondérant dans nos pensées vaguement désenchantées. Parlons en. Comme le relatait mon acolyte, nous restons avant tout des instinctifs attirés par la « belle fille ». Des filles comme il n’y en a pas tous les jours, non. LA belle fille, celle qui nous fait perdre la raison, ou en fait le fil de notre vie bien réglée – qu’on s’échine à régler comme du papier à musique avant de constater que ça ne marche pas. Certains aiment les belles voitures avec des chevaux en veux tu en voilà sous le capot (concours de bites ?), d’autres les belles baraques avec piscine et trente salles de bains ; d’autre le fric, et la liste est longue. Et enfin, la fameuse jolie fille (dont les personnes citées auparavant ne cracheraient pas dessus – quoique, question de sens). J’espère ne pas être porteur d’un discours profondément machiste en disant que ces filles là sont –les pauvres- victimes de leur succès presque inné. Oui, toute la famille et les gens dans la rue qui s’exclament, et ce dès son plus jeune âge, « Oh qu’elle est mignonne ». Mademoiselle grandit et à sa décharge se pare de certains atouts qu’on ne manquera pas d’oublier, au détour d’un regard dans la rue. Et les ennuis commencent : où est le défi quand on peut avoir presque tout le monde ,jeux de regards et sourire en bandoulière? Quel challenge quand trente six mecs te mangent dans la main ? Aucun. Alors, autant chercher la complication : à savoir,ceux qui s’en foutent.
La poussière aux yeux. C’est ce qu’une belle fille m’inspire ; et de ma (courte) carrière je n’en ai pas rencontré beaucoup pour me contredire. De même qu’une Ferrari - excusez la comparaison empreinte de beaufitude – n’est que très peu fonctionnelle dans un environnement citadin ; il en va ainsi pour la belle fille. Pourtant, on a beau le savoir, à chaque fois on retombe dans le panneau et ce pour des raisons plus ou moins avouables. Dans l’espoir d’entrevoir les bijoux de mademoiselle et de se dire qu’on a pas forcément un code génétique programmé uniquement pour ça.

D’avance mes excuses pour la communauté féminine, si tant est qu’il y en ait une qui s’aventure sur ce site fleurant bon l’excès d’hormones.

Gog’

Règles et stylos

"La vie c'est comme une image". L'article part bien mal, me direz vous, accroche facile par une citation moisgaï (William Sheller). Pourvu qu'il finisse bien, après tout c'est ça l'essentiel. Quand ça finit bien, le début est moins important.
L'OL commence mal la saison mais finit champion (on ne parle pas de cette année); Paul baise mal mais finit toujours par éjaculer; Jacques est nul en maths mais décroche son bac; Pierre... est nul en intro mais conclut bien. C'est la dernière impression qui laisse du goût. L'OL est content, Jacques est content, Paul est content, Pierre sera content dans 10 min.
Imaginons la vie comme une suite d'expériences avec chacune un début et une fin. Soit chaque fin le début de la prochaine expérience. Avec l'hypothèse qu'un bon début est quand même favorable à une bonne fin (exception faites des relations affectives peut être, la fin étant rarement une partie de plaisir). Il suffit donc de bien négocier ses fins (ça marche aussi avec les fins de mois) pour marquer un bon début (l'OL marque surtout "des buts", en l'occurrence)? C'est pas encore ça. Il manque le milieu.
Le milieu alors c'est quoi? La suite du début? Le début de la fin? La fin du début? Le mi-lieu entre le début et la fin? C'est comme en maths: il y a une droite avec deux points connus, le début et la fin, toujours rigoureux, bien distincts; et le milieu c'est ce que tu traces avec ta règle un peu cabossée, un trait pas si droit, avec des trous, des bosses, des creux, du vide, des ratures, parfois des couleurs; et puis t'essaies de gommer, c'est encore pire, tu retraces dessus, c'est grossier. Tu penses qu'il faut changer de règle alors, de trousse peut être.
Il y aussi ceux qui aiment le crayon à papier, et ceux qui aiment le bic: les premiers n'ont pas de couilles, ils peuvent toujours gommer, même si ce sera un peu sale; les deuxièmes l'ont dans le cul.
Ils y aussi ceux qui changent tout le temps de stylo, stratèges, ceux qui mettent du blanc partout, faux-culs, ceux qui écrivent en Mont Blanc, péteux, ceux qui ne prêtent pas leur stylos, etc...
On trace mieux le milieu quand on a des bons outils, certes, mais on ne change pas de trousse comme ça.

Pierrax

Ces filles à franges.

La vie nous réserve parfois de bien étranges surprises. Il y a quelques mois je m’étais entiché d’une pute à frange fille, appelons-la Jennifer, entichement à haute teneur en déception, et qui m’a conduit, qui plus est, à négliger bien des choses autour de moi.

Lors du dernier apéro avec les copains de promo’, je tiens ici à préciser que j’utilise ici le terme « copain » dans un sens spécifique, celui-là même que lui donne le jargon sportif ; C’est à dire comme étant souvent trompeusement affectif, et désignant toute personne avec qui j’ai un lien, mais que j’apprécie de manière très inégale. Mais bon, un verre est un verre, et comme j’aime les gens, je m’adapte et fait preuve d’ouverture ; ça permet souvent de rendre le moment plus agréable.

Mais c’est sympa aussi quand la démarche n’est pas qu’à sens unique, parce que certes y en a certains que je ne risque pas d’inviter à manger des pâtes chez moi, telle invitation constituant une marque de considération énorme, mais il faudrait aussi que ceux là sachent que les leurs de pasta, y'a vraiment peu de chance que je me déplace pour les goûter, même parmesan-nées. On ne s’apprécie guère, ok, on s’est sans doute mutuellement déçus, ok, mais si c’est pour être désagréable, je préfère encore que tu me foutes la paix.

Comme vous vous en doutez, j’en suis sorti énervé de cette rencontre. Mais je trouve que le pire là dedans, c’est que ces personnes qui ont tant de talent pour susciter l’exaspération, sont aussi souvent celles, qui au début, suscitaient le plus l’attention. Je regrette en effet que ce soit toujours ces personnes immédiatement les plus attirantes, qui se révèlent être à l’usage les plus fortement fatigantes, voir pires franchement surfaites.

Et puis derrière, à l’abri des projecteurs, des individualités riches, qu’on s’étonne de ne pas avoir remarquées plus tôt. Non que leur tort serai de ne pas suffisamment se rendre visible, mais qu’au contraire, leur principale qualité est de d’abord se mériter. Entre Jennifer toujours accompagnée de sa copine bruyante, et ces bijoux à découvrir d’urgence, y a un monde, et c’est dommage de pas s’en rendre compte plus vite.

Plus le temps passe, et plus je me dis que les Jennifer et autre Jessica n’ont d’accessible que leurs masques, ces circonstances inaugurales, au cour des quelles nous les découvrons toutes enrôlées dans leurs postures de filles cool et séductrices, compromettant grandement la possibilité, pour la suite, de construire une relation saine et aboutie. Et c’est dommage.

Car ce jeu de dupe n’a que des effets pervers, tôt ou tard prisonnier de ce soi lisse, et sans grand lien avec son individualité, ces filles finissent soit par être prises pour des connes, souvent le matin qui suit; soit par provoquer et recevoir de l’hostilité. Réactions qu’elles tentaient pourtant de conjurer en nous conviant, pop-corn à la main, pour visionner ce film très moyen produit pour l’occasion par la Warner Grognasse.

Parfois j’évoque l’hypothèse d’une passion très personnelle pour les connes. Un peu à la manière de ces filles et de leurs connards. Appétissant à bien de premiers égards, ce jeu de rôle est fondamentalement absurde, et s’y faire prendre plus encore. Rechercher la perle rare n’est pas acheter la première babiole tape l’œil qui passe, même avec un whisky coca à la main. Après, si certains préfèrent se faire une opinion après une séance de beng, je n’y vois pas non plus d’inconvénient ; Bien au contraire.
Franck

vendredi 3 juillet 2009

Mais oui, mais oui, l’école est finie.

Alors notre belle jeunesse s’en va en vacances. Et c’est parti pour deux mois de positionnement astucieux d’orteil de ceux dont on aurait bien besoin en ce moment dans le RER parisien ; de journaux télévisés meublés par l’éternel marronnier des bouchons, et de l'ensoleillant des plages. Avec un peu de chance, les glaçons seront de la partie pour des jaunes à boire comme il se doit. Tout ça c’est bien connu, et c’est plaisant. Sauf qu’il arrive un jour où les merguez, must have des soirées barbeuk, n’ont plus le même goût. A moins que ce ne soit plutôt l’envie subite d’abandonner la marque repère, pour celle aux arômes plus fins de je ne sais quoi. Désir de luxe, oui, mais pas seulement.

En effet, j’ai signé pour un bon stage cet été. Je me plains pas, c’est très peu rémunéré, intéressant, et l’ambiance sympathique. Et puis, sésame de tous stagiaires une proposition d’emploi. Le hic, c’est qu’en bon provincial, je n’apprécie pas vraiment de passer 1 H 30, matin comme soir, dans le noir, pour me rendre dans une banlieue lointaine et ennuyeuse.

C’est pas tant de manger du Reflet de France et de m’acheter divers bijoux High Tech aussi inutiles qu’onéreux, qui m’attire, mais c’est surtout, je dirais, l’envie de faire un peu plus que de passer un énième soleil d’été avec mes potes, et de me salarier à des tâches pas stimulantes du tout. Comme je le disais dans un post précédent, j’en garde une bonne expérience, mais là, je crois que j’ai suffisamment contribué à la propreté des hôpitaux, à celle des assiettes de cuisine collective, ou encore à la longueur des tissus finement drapées.

Alors maintenant quoi. J’ai signé pour un stage jusqu’en septembre, je suis cohérent avec ce que j’écris, et je signe pour un CDD ? Évidemment, rien n’est moins sûr. Mon esprit aime bien trop naviguer entre les paradoxes. En effet, je me dis aussi que la glande étudiante à ses vertus, mais j’avoue aussi que dans ce cas ce n’est clairement plus la possibilité d’étudier davantage qui est ma priorité. Dernièrement j’ai postulé pour un autre M2, et le moins que je puisse dire c’est que la perspective d’écrire des papiers qui ne soient pas pour ce blog, mais pour le plaisir esthético-académique de quelques enseignants, ne me branche guère, voir même pas du tout.

Mais en même temps, il y a quand même des chose qui me plaisent dans la vie estudiantine ; en premier lieu la dynamique de rencontre qu’il existe quand on use ces bons vieux bancs d’amphis, chose qui me refroidit bien quand je compare cette vie à ma quasi no life que je me coltine depuis mon arrivée à la capitale.

Pour une fois, j’aimerais bien tenter d’être un adulte responsable, c'est-à-dire de ne pas céder aux sirènes de l’habitude et des facilités universitaires. Au vue du contexte économique ce serai préférable. Préférable à une année en LEA, « parce que j’ai toujours rêvé d’améliorer ma maîtrise de telle ou telle langue étrangère », plutôt que de me défoncer et de revendiquer auprès de mes collègues la qualité du travail que je réalise dans cette banlieue ennuyeuse qui abrite mon stage.







Alors, l’école est finie ?